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Histoire de Bédarrides

Historique et évènements marquants

À l'époque Antique : les deux tours

Bédarrides doit son nom à la modification au cours des siècles du nom latin BITTURRITAE, les deux tours, dressées sur le territoire après la victoire romaine sur les Allobroges lors de la bataille de VINDALIUM en 121 avant J.C. la conquête romaine en fit une villa (VILLA BITTORITA). Devenue propriété de l'Empereur Louis l'Aveugle, celui-ci en fit donation à l'Evêque REMI en 912. A partir de cette époque, les archevêques d'Avignon furent Seigneurs spirituels et temporels de Bédarrides et de son terroir ; et ceci jusqu'en 1791 date à laquelle Bédarrides comme l'ensemble du Comtat Venaissin furent rattachés à la France.

Époque Médiévale : la naissance de Bédarrides

Année 912 : Bédarrides est donnée par l'empereur Louis l'Aveugle à l'évêque d'Avignon Rémy. Les évêques d'Avignon furent dès lors seigneurs spirituels et temporels de Bédarrides. Cette donation est confirmée à plusieurs reprises par les empereurs du Saint-Empire. En 1228, Frédéric II augmente même leurs privilèges, en leurs donnant la juridiction temporelle sur les habitants de Bédarrides.

Année 1210 : Création de la commune de Bédarrides. L'évêque d'Avignon, seigneur du lieu, accorda une charte qui permit à la bourgeoisie locale d'élaborer elle-même les règlements communaux.

Année 1274 : Philippe III le Hardi céda définitivement au Pape Grégoire X le Comtat, lequel devait demeurer terre papale jusqu'à la Révolution Française. La fin du règne de Louis XI (fin XVème) est marquée par la réunion de la Provence à la France, ce qui allait donner à Avignon et au Comtat le caractère d'enclave dans le royaume de France pendant 300 ans

Époque Moderne : entre fêtes et crises

Le 10 août : la fête du village. L'église ayant été consacrée à Saint Laurent, le village faisait de ce jour sa principale fête. Outre la célébration d'offices religieux, on procédait aux élections des rois des bouviers, des charretiers et des arbalétriers. Un bal et des jeux étaient également organisés : courses, concours de sauts et de lutte. Ce jour du 10 août était aussi un jour de foire. Les 3 mai et 11 novembre : jours de foires.

L'inondation du 21 Août 1616 : un orage épouvantable survenu dans l'après-midi ravagea le territoire de Bédarrides. Les récoltes furent emportées, les bestiaux noyés, des maisons s'écroulèrent et plusieurs personnes furent tuées. Une plaque de marbre apposée sur la fontaine de la Place du 4 septembre, aujourd'hui disparue, rappelait ce triste évènement.

La peste revient de façon endémique : 1639 : 109 victimes, 1650 : 145 victimes, 1720 : 60 000 morts à Marseille, 8 000 à Avignon et 308 à Bédarrides soit un tiers de la population. En effet, malgré toutes les mesures prises et notamment l'installation d'un bureau de santé, le mal ne tarda pas à se propager dans notre cité. Les moyens de lutte étaient très rudimentaires : parfumer les maisons, fermer les écoles et les cabarets... Les malades étaient placés dans la chapelle Saint-Etienne mais devant leur affluence la place vint à manquer. Comme partout ailleurs, on fit appel aux "corbeaux" c'est à dire aux condamnés pour enterrer les pestiférés. Le terrible hiver de 1709 : comme la plupart des villes, Bédarrides souffrit du manque de grains. On dénombra alors 74 victimes.

La révolution : le rattachement à la France

28 octobre 1789 : la commission intermédiaire de Carpentras adresse aux Consuls de Bédarrides une lettre invitant la communauté à voter son annexion au Comtat Venaissin. Le Conseil ne répond pas. Mais les paysans de Bédarrides n'ignorent pas qu'en France les ordres et les privilèges sont abolis. Un souffle de liberté commence à les animer. Ils espèrent obtenir des réformes de leur archevêque et du pape auxquels ils restent profondément attachés. Cette fidélité apparait notament le 3 décembre 1789 dans la délibération qui suivit la discussion de la motion tendant à la réunion du Comtat à la France présentée le 12 novembre par Bouche, député de Provence.

 

Année 1790 : les contadins ont obtenu la résurrection des Etats du Comtat qui n'avaient pas été réunis depuis le XVIème siècle. L'assemblée est prévue pour le mois de mai et les élections accompagnées de la rédaction de cahiers de doléances doivent se tenir en avril.

 

6 mars 1790 : le Conseil décide la réunion de Bédarrides au Comtat.

 

24 mai 1790 : ouverture des Etats du Comtat à Carpentras. Ils décident alors à l'instar des Etats Généraux de France, de se transformer le 27 mai en Assemblée représentative.

 

29 mai 1790 : cette assemblée décide d'adopter la Constitution française.

 

22 juin 1790 : un décret de l'assemblée supprime toutes les municipalités existantes. Le chef de tout corps municipal s'appelle désormais le maire. Les Consuls sont destitués. L'organisation séculaire de la ville est donc remplacée par une organisation nouvelle. Mais la nouvelle loi électorale éloigne encore de l'urne les pauvres. Ce décret déclare encore que le gouvernement du Comtat est monarchique et que le pouvoir exécutif suprême appartient au pape. En application de ce décret, les citoyens actifs de Bédarrides procèdent à l'élection du corps municipal, celui-ci désignant à son tour le nouveau maire. Claude Leydier est ainsi le premier maire de Bédarrides. Ces réformes partielles et incomplètes ne donnent pas satisfaction au peuple. Bientôt, deux corps opposés commencent à se former : les papistes, fidèles au pape et les patriotes qui veulent plus de liberté et l'annexion à la France.

 

27 octobre 1790 : l'assemblée représentative affirme sa fidélité au pape, alors qu'Avignon ainsi que Vedène, Sorgues et Saint-Saturin ont voté la réunion à la France durant l'été.

 

Autômne 1790 : l'Isles sur la Sorgues, Cheval Blanc et Caumont arbore les armes de France.

 

25 décembre 1790 : plusieurs communautés annoncent leur intention de rappeller leurs députés à l'assemblée représentative.

 

27 et 28 décembre 1790 : les troupes de l'assemblée rétablissent les armes du pape.

 

10 janvier 1791 : l'armée d'Avignon s'empare de Cavaillon. De nombreux prisonniers sont transférés à Avignon. Cette affaire provoque une panique dans tout le Comtat et la plupart des villages arborent les armes de France. Les députés de l'assemblée représentative déconcertés et découragés par le rejet catégorique de toutes ses réformes par Rome se dispersent.

 

7 février 1791 : les députés de 25 communautés représentées à Avignon décident la formation des Etats-Unis d'Avignon et du Comtat Venaissin. Ils décident : de renouveler les vœux de réunion à la France, de renouveler le serment à la nation, à la loi et au roi, de réunir une assemblée primaire par canton afin de nommer les électeurs, lesquels formeront une assemblée qui représentera le Comtat Venaissin et Avignon réunis. Cette assemblée prend le nom d'Assemblée Electorale de Vaucluse.

 

14-16 mars 1791 : organisation de l'Union de Sainte-Cécile regroupant les communes du Comtat hostiles à l'influence avignonnaise. Suit une période de guerre civile entre l'Union de Sainte-Cécile et les troupes de l'assemblée électorale de Vaucluse.

 

Toutes les communes du Comtat qui ne l'avaient pas encore fait, sont obligées d'envoyer des députés à l'assemblée électorale qui siège à Avignon puis à Sorgues, à Cavaillon et enfin à Bédarrides à partir du 25 juillet 1791. La grande salle de la Maison Commune est trop petite pour recevoir tous les députés.

 

Le 27 juillet 1791, ils décident alors de faire aménager l'église paroissiale pour leur réunion. L'Assemblée organise un plébiscite sur la question de l'annexion à la France : dans chaque commune, les habitants sont réunis dans l'église. A droite se mettent les partisans de la réunion, les opposants à gauche.

 

Le 18 aout 1791, les résultats concernant l'annexion sont donnés : 70 oui et 19 non.

Le 19 août 1791, l'Assemblée désigne trois de ses membres pour se rendre à Paris soliciter de l'Assemblée Nationale la réunion du Comtat à la France. Cette affaire déjà discutée avait été par deux fois rejetée.

Le 8 septembre 1791, ouverture à l'Assemblée Nationale du débat.

Le 12 septembre 1791, le député Menou présente le résultat du référendum de juillet-août et propose la réunion d'Avignon et du Comtat à la France.

Le 14 septembre 1791, le décret déclarant que les "deux Etats réunis d'Avignon et du Comtat Venaissin font dès ce moment PARTIE INTEGRANTE DE L'EMPIRE FRANCAIS" est voté.

Lundi 19 septembre 1791 vers 17 heures, l'Assemblée Electorale est réunie dans l'église de Bédarrides. Le président ouvre la séance par la lecture du décret d'annexion ; un grand enthousiasme suivit cette lecture.

Le 23 septembre 1791, l'Assemblée Nationale par décret crée deux districts : celui de l'Ouvèze, chef-lieu Carpentras et celui de Vaucluse, chef-lieu Avignon. Mais ils ne forment pas encore un département. En mars 1792, le district de l'Ouvèze est rattaché à la Drôme et celui de Vaucluse est rattaché aux Bouches-du-Rhône.

 

Le Club des amis de la Constitution (dit Jacobin) est dans le midi celui qui joue le rôle prépondérant. Il réunit les citoyens les plus déterminés et joue le rôle de groupe de pression. Ainsi une société des amis de la Constitution est créée à Bédarrides en janvier 1791. Ses vœux étaient largement pris en considération par la municipalité.

 

Le 10 septembre 1792, en exécution de la loi sur la Constitution civile du Clergé (juillet 1790), le curé constitutionnel pour Bédarrides Antoine Barnabé Barrière est élu. Accusé de participer au mouvement fédéraliste, il est remplacé en 1793. Le fédéralisme est une révolte contre la dictature des clubs et de Paris qui va s'accentuer lorsque les Girondins seront éliminés de l'Assemblée. Marseille fut l'une des villes qui rentra en rébellion. Une armée fut même mise en place pour marcher sur la Convention. Mais elle ne passa pas la Drôme et cette révolte provoqua une répression terrible. Le 25 juin 1793, la Convention décide la création d'un nouveau département, le Vaucluse, département tampon entre les Bouches-du-Rhône et la Drôme. Bédarrides qui était jusqu'alors attaché au district d'Avignon est rattaché à celui d'Orange. Le 28 juillet 1793, les Bédarridais vaincus se rallient à la Montagne et adopte la Constitution montagnarde.

 

Au cours de l'An II, un décret de la Convention supprima les offices catholiques qui furent remplacés par le culte de l'Etre Suprême. L'église paroissiale prit alors le nom de Temple Décadaire. Tous les dix jours les habitants y étaient réunis. Au cours de ces assemblées, les officiers municipaux faisaient connaître les évènements à la population.

 

Le 5 juin 1794, l'abbé Alexis Bressy prêtre de Bédarrides est guillotiné sur la place du Palais à Avignon. Ce serait le seul Bédarridais exécuté dans tout le cours de la Révolution.

 

Durant la Terreur, le Comité de surveillance de Bédarrides faisait incarcérer de nombreux Bédarridais sous les prétextes les plus futiles et les relâchait ensuite moyennant de fortes cautions. Son but était de rechercher, de surveiller et de dénoncer les ennemis de la Révolution. Il se livra à toutes sortes d'excès. Ainsi en 1794, il arrêta même le maire Chouvet. Mais ces excès furent dénoncés : ses membres furent arrêtés et envoyés à Orange pour être jugés par la Commission Populaire, véritable tribunal expéditif qui siégea du 19 juin à 4 août 1794. Au cours de ses 44 séances, elle jugea 595 accusés et prononça 332 condamnations à mort.

 

Mais à Paris la chute de Robespierre le 27 juillet marqua la fin de la Terreur. Les séances de la Commission Populaire furent donc arrêtées et les détenus qui attendaient leur tour dont les membres du Comité de surveillance de Bédarrides furent donc libérés.

Époque Contemporaine

2 décembre 1851 : le prince Louis-Napoléon impose son pouvoir. Ce coup d'Etat provoqua dans certains départements de véritables soulèvements. A Bédarrides, les républicains s'emparèrent de la mairie le 4 décembre et s'y installèrent. Mais le triomphe fut éphémère et une répression féroce s'abattit sur les insurgés.

1886 : les 26 et 27 octobre, le territoire de Bédarrides fut submergé par la subite montée des eaux. De nombreuses maisons s'écroulèrent laissant de nombreuses familles sans abris.

Bibliographie pour en savoir plus

La bibliographie n'est pas exhaustive.

Léopold de GAILLARD, Deux enclaves de l'ancienne France, Paris, 1892

Hyacinthe CHOBAUT, "Mémoires de l'Académie de Vaucluse", Avignon et le Comtat à la veille de la Révolution française, 1923, pp. 139-161

Hyacinthe CHOBAUT, Joseph GIRARD, Sylvain GAGNIERE, Joseph SAUTEL, Vaucluse essai d'histoire locale, Rullière, Avignon, 1944

Henri DUBLED, Histoire du Comtat Venaissin, Carpentras, 1981

Sous la direction de René MOULINAS, La réunion d'Avignon et du Comtat à la France, Actes du Colloque, CDDP, 1992

Noël MARMOTTAN, Bédarrides Notes historiques, Rullière-Libeccio, 1979

 

Bédarrides et les inondations

Du "Grand  Désastre" de 1616 à la catastrophe de septembre 1992, nombreuses sont les traces qui nous rappellent que l'histoire de Bédarrides, si souvent appelée "la ville aux 7  rivières", est ponctuée par un grand nombre d'inondations.

Située dans une cuvette naturelle, la commune récupère, outre les sept cours d'eau qui  la parcourent, l'eau qui ruisselle des collines environnantes et de tout un réseau de fossés d'écoulement qui drainent la plaine agricole. Ainsi, les Bédarridais ont du apprendre à composer avec cette proximité de l'eau, tantôt richesse, tantôt danger... La cohabitation transparaît dans le patrimoine, qu'il soit matériel (repères de crue, batardeaux) ou immatériel (anecdote, toponymie).

Confluence et inondations

La ville de Bédarrides a la particularité d'être située à la confluence* de plusieurs rivières. Si cela peut être un atout en terme de qualité du cadre de vie, le risque d'inondation en est cependant d'autant plus important.

 

D'une part, plusieurs cours d'eau sont susceptibles de déborder sur un même territoire ; d'autre part, lorsqu'une rivière connaît une crue importante, cela gêne le bon écoulement de ses affluents. Ils risquent alors de déborder en amont de la confluence.

Les inondations majeures à Bédarrides

Août 1616 le "Grand Désastre", Août 1622, Octobre 1737, Octobre 1755, Septembre 1780 "Inondation de Notre-Dame", Octobre 1886 des ponts et maisons sont emportés, Novembre 1907 / 1935, Novembre 1951 crue estimée centennale, Septembre 1992 crue au-delà de la centennale, Janvier 1994, Septembre et novembre 2002, Décembre 2003...